La crise liée au Covid-19 a laissé des séquelles palpables sur les entreprises, générant des répercussions sur leur solvabilité, voire sur leur pérennité sur les mois à venir. Ces séquelles sont principalement issues de la cessation des activités pendant les mois de confinement imposés par le gouvernement.
Conséquences de l’arrêt de la production
Les entreprises perturbées par la suspension de leur production ont dû adopter des mesures drastiques entraînant le chômage partiel et temporaire, leur endettement et leur incapacité à s’acquitter de leurs charges, dont les loyers. Ce qui s’est fait ressentir sur l’immobilier, dont le rendement a fortement baissé.
Certaines entreprises locataires ont même dû faire face à la cessation de paiements, contraintes pour la plupart à avoir recours à la liquidation. D’où la rupture du bail locatif, également à l’issue d’une baisse généralisée du rendement immobilier.
Des aides pour les entreprises en difficulté
Fort heureusement, des aides financières publiques viennent au secours des entreprises les plus lésées au cours du second semestre 2020. Il s’agit de celles exerçant toutefois dans un domaine d’activité bien défini, de même que ceux dont l’activité est considérée comme « essentiel ». Ces entreprises continuent ainsi à tenir la route malgré l’arrêt brutal de l’économie et les conséquences sur les mois qui s’ensuivent.
Quid de l’immobilier professionnel géré par les experts ?
Tous les regards se tournent vers les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) qui gèrent un important parc d‘immeubles professionnels. Leur gestion est différente de celle d’un immobilier physique classique certes. La SCPI utilise un groupement d’immeubles diversifiés, ce qui lui permet d’adopter certaines mesures comme suit :
- calculer la rentabilité générale du patrimoine dans le cas où toutes les entreprises locataires s’acquittent régulièrement de leur loyer
- estimer la rentabilité de ce même patrimoine en tenant compte de l’impossibilité pour certaines entreprises en difficulté de continuer à verser leurs loyers
- évaluer le « seuil de tolérance » que la SCPI pourra supporter en autorisant le report de paiement, voire l’annulation des loyers pour les entreprises les plus touchées. Ces dernières sont entre autres les TPE et celles qui œuvrent dans le domaine touristique
- déployer d’autres mesures d’accompagnement dans le but d’aider les locataires en difficulté à faire face à la crise. Par exemple, encourager les investisseurs eux-mêmes à soutenir la SCPI à laquelle ils ont souscrit en devenant client de ces entreprises de manière régulière, et par conséquent, en relançant rapidement l’économie.
Il s’agit ainsi de répartir les risques locatifs sur l’ensemble des locataires du parc, sachant que la majorité d’entre eux continue à demeurer parfaitement solvables.
Les mesures adoptées ont porté leurs fruits
Les taux de recouvrement ont atteint plus de 95% pour la majorité des SCPI dès la fin du deuxième trimestre 2020, et plus de 98% vers la fin du troisième trimestre. Le taux d’occupation lui aussi est demeuré performant, soit en moyenne 95%. Pas de résiliation de baux par conséquent. De plus, bon nombre de SCPI ont même réalisé de nouvelles acquisitions au cours de l’année, en saisissant les opportunités du marché. Certaines d’entre elles anticipent déjà un renouvellement de leur parc afin de s’accorder aux nouvelles attentes des locataires. Notons en effet que la crise a donné lieu à un nouveau mode de vie à l’échelle non seulement locale mais aussi mondiale, générant des bouleversements sur les marchés, et particulièrement sur les offres et les demandes dans le secteur de la « pierre ». Une expertise relative à la valeur de l’immobilier est aussi prévue pour les SCPI, ce qui va éventuellement se répercuter sur les prix : certains immeubles verront alors leur valeur augmenter ou chuter selon le bilan de l’expertise réalisée.